Un «Glissement lent» pourrait avoir déclenché la catastrophe du 11 Mars
Le grand tremblement de terre de l’Est du Japon a été précédée par de petites secousses répétées qui ont migré lentement jusqu’à l’endroit où le désastre a finalement frappé le Mars 11 dernier, selon des chercheurs de l’Université de Tokyo citant un phénomène sismologiques connu sous le nom de “glissement lent.”
L’équipe de l’Institut de recherche sur les tremblements de terre de l’université a déclaré que l’activité s’est produite en deux étapes avant le séisme de magnitude 9.0, le cinquième le plus puissant jamais enregistré.
Les résultats ont été publiés en ligne le 20 janvier dans la revue Science.
Afin de mieux comprendre les processus impliqués, l’équipe dirigée par Aitaro Kato, professeur adjoint de sismologie à l’ERI, a analysé les enregistrements des stations sismiques dans les préfectures de Miyagi et Iwate avant le séisme.
L’équipe a examiné 1 416 tremblements de terre, y compris des secousses sismiques minuscules, dans les données de 14 sismomètres exploités par l’Agence météorologique japonaise, l’Université de Tohoku et d’autres.
Les recherches ont révélé deux séquences de petits tremblements de terre dont les emplacements ont migré vers le sud dans le mois avant la catastrophe.
La première séquence s’est produite de mi- à fin Février, tandis que la seconde a été observée entre le séisme de magnitude 7,3 du Mars 9 et celui principal du 11 Mars.
La séquence de Février a migré vers le sud à une vitesse de 2 à 5 kilomètres par jour, alors que la séquence de Mars a parcouru environ 10 km par jour. Ces vitesses de migration sont à peu près les mêmes que celles de glissements lents observés par le passé.
Les chercheurs en ont conclu que la séquence du tremblement de terre se dirigeant vers le sud a été causée par un glissement lent.
Le Glissement lent se réfère à un phénomène où les plaques glissent l’une contre l’autre le long de leur frontière, si lentement que les humains ne ressentent pas de choc à la surface.
D’après les scientifiques, la migration du glissement lent est susceptible d’avoir causé une augmentation du stress près de la source du grand tremblement de terre. Il n’est pas déterminé, par contre, si tous les grands tremblements de terre sont précédées par des phénomènes similaires.
«Il est essentiel de continuer la surveillance pour voir si des phénomènes similaires accompagnent d’autres séismes”, a déclaré M. Kato.
Article scientifique complet (scim.ag/A-Kato) et analyse sur le journal Science.
Source : The Asahi Shimbin – Asie & Japan Watch – 20 Janvier 2012