La science doit-elle se censurer face à la menace bioterroriste ?
Une réunion exceptionnelle de deux jours s’est ouverte jeudi 16 février sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour tenter de mettre un terme à une polémique qui embrase le monde scientifique depuis fin novembre : faut-il ou non publier les travaux de deux équipes de chercheurs (une américaine et une néerlandaise) qui ont développé une mutation du virus aviaire H5N1 capable de se transmettre entre humains ?
L’Agence de biosécurité américaine (NSABB, Science Advisory Board for Biosecurity) s’est opposée fin décembre à la publication en l’état de ces travaux dans les revues Science et Nature, craignant qu’ils ne servent de mode d’emploi à la fabrication d’une arme biologique dévastatrice. Face à l’émoi provoqué par leur “supervirus”, 39 spécialistes, dont les auteurs des travaux, ont annoncé, dans une lettre (PDF) mise en ligne le 20 janvier, un moratoire (lien abonnés) de soixante jours sur leurs expériences.
Source : Le Monde – 17 Février 2012